26 septembre 2015

La huitième fille, de Terry Pratchett


Après être tombée par hasard sur un très bête article qui dénigrait l'oeuvre de Terry Pratchett, j'ai eu envie il y a quelques semaines de continuer ma lecture de la série du Disque-Monde. Voici donc le troisième tome...


Résumé :

Normalement, lorsqu'un mage est sur le point de mourir, la magie lui indique un successeur, le huitième fils d'un huitième fils. Sauf quand la magie se trompe... et que le successeur est une fille.  Et les mages sont toujours des hommes, les filles deviennent des sorcières, tout le monde sait ça. Sauf la petite Eskarina, qui est bien décidée à utiliser les pouvoirs dont elle a hérité par erreur.


Mon avis :

Le Disque-Monde fait partie de mes lectures-doudou, le genre de choses vers lesquelles je me tourne quand j'ai envie de lire quelque chose de sûr, quelque chose de court et de facile, quelque chose qui me divertira et me permettra de m'échapper sans risque de déception. C'est pourquoi je me les garde bien au chaud ; je n'ai lu que quatre volumes de la série qui en compte 41 et pourtant je me les garde pour les moments où j'en ai vraiment besoin. Mais vous pouvez être sûrs que, petit à petit, vous les découvrirez sur ces pages...

Voici donc le troisième tome (j'ai récemment chroniqué le quatrième, "Mortimer", lu en lecture commune). Je l'ai découvert en anglais ; même s'il est probable que je rate certaines références culturelles purement britanniques et même si la traduction française est excellente (un véritable tour de force, en fait), je préfère commencer par la version originale.

Après deux volumes consacrés à Rincevent et Deuxfleurs, voici le premier de la série où ils n'apparaissent pas du tout. A la place, on a Eskarina, une petite fille qui n'a peur de rien et qui a hérité par erreur de pouvoirs magiques, et Mémé Ciredutemps, la sorcière qui l'a mise au monde et essaie de la protéger. Comme d'habitude, les personnages sont truculents : si Eskarina est surtout remarquable parce qu'elle n'a pas froid aux yeux, Mémé Ciredutemps est le prototype de la vieille dame un peu acariâtre, très pragmatique, avec au fond un très bon coeur.  Je sais que je la rencontrerai à nouveau plus tard dans la série et ce sera un vrai plaisir, tant elle est un joli mélange de petits défauts et de grandes qualités.

Le thème central de ce roman est mieux présenté dans le titre anglais, "Equal rites", un jeu de mots entre "equal rights" (égalité des droits, donc égalité des sexes) et "rites", les rituels. Car il s'agit d'un très joli récit féministe, au fond ; avec son humour très particulier, Pratchett se moque des préjugés qui entourent les deux sexes. Sans cesse on répète à Eskarina qu'une femme ne peut pas devenir mage, que c'est une idée ridicule... et quand elle demande naïvement pourquoi, personne ne peut lui donner une réponse qui ait un sens. On lui explique qu'elle peut devenir sorcière et que c'est un métier tout à fait respectable, mais juste après on explique que les sorcières sont moins bien considérées que la plus basse classe des mages.  Mémé Ciredutemps en particulier est confrontée à ses préjugés : persuadée qu'une fille ne pourra jamais devenir mage, elle fait de son mieux pour canaliser Eskarina vers la carrière de sorcière, mais doit au fur et à mesure se rendre à l'évidence : sa place est sur les bancs de l'Université de l'Invisible.

A côté de ça, on a, comme d'habitude, toute une série d'aventures, beaucoup de rigolades, et de façon un peu surprenante, un monde bien plus bienveillant que celui des deux premiers tomes. J'ai terminé ce roman en une journée et je ne me suis pas ennuyée une seconde. Je regrette juste qu'on n'en apprenne pas plus sur l'avenir d'Eskarina ; je sais qu'on ne la croisera que de façon très courte dans la suite des romans, mais son statut de mage féminin aurait pu en faire un sujet intéressant à suivre dans d'autres aventures. Par contre, je serai ravie de retrouver Mémé Ciredutemps et son pragmatisme, son talent pour la magie et pour exploiter la crédulité de ses semblables.


Pour en savoir plus :


2 commentaires:

  1. Mémé Ciredutemps est un de mes personnages préférés de la série, avec Vimes et Tiffany que tu ne connais pas encore. :-)

    RépondreSupprimer
  2. Et dire que je loupe déjà des références quand je lis en VF ; alors j'en serais incapable en anglais :) J'ai beaucoup aimé ce tome-là : c'était sûr, j'allais adorer le sous-cycle des sorcières (ce qui se révèle vrai).

    RépondreSupprimer