25 février 2018

Premières lignes #6


Aujourd'hui, c'est le jour de notre rendez-vous "Premières lignes", créé par Ma Lecturothèque et découvert chez Bettie Rose. Le principe est simple : chaque dimanche, je prends un livre et je vous cite les premières lignes du récit. C'est généralement ce que je fais pour choisir un livre dans une librairie, et c'est un bon moyen pour vous donner un mini aperçu des romans qui m'ont marquée.

Cette semaine, je vous présente...



C'était l'hiver sur Belleville et il y avait cinq personnages. Six, en comptant la plaque de verglas. Sept, même, avec le chien qui avait accompagné le Petit à la boulangerie. Un chien épileptique, sa langue pendait sur le côté.
La plaque de verglas ressemblait à une carte d'Afrique et recouvrait toute la surface du carrefour que la vieille dame avait entrepris de traverser. Oui, sur la plaque de verglas, il y avait une femme, très vieille, debout, chancelante. Elle glissait une charentaise devant l'autre avec une millimétrique prudence. Elle portait un cabas d'où dépassait un poireau de récupération, un vieux châle sur ses épaules et un appareil acoustique dans la saignée de son oreille. A force de progression reptante, ses charentaises l'avaient menée, disons, jusqu'au milieu du Sahara, sur la plaque à forme d'Afrique. Il lui fallait encore se farcir tout le sud, les pays de l'apartheid et tout ça. A moins qu'elle ne coupât par l’Érythrée ou la Somalie, mais la mer Rouge était affreusement gelée dans le caniveau. 
J'ai commencé à lire la saga des Malaussène, de Daniel Pennac, avec ce deuxième tome, à cause de ce début magique. Et encore, les paragraphes suivants sont extraordinaires, mais je n'allais pas vous mettre trois pages de texte... Mon avis sur La fée carabine se trouve ici.

1 commentaire:

  1. C'est le même passage qui m'a fait découvrir ce roman, on avait fait une dictée dessus au collège et j'ai absolument voulu savoir la suite ^^

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