13 mars 2017

Death Note, tome 2, de Tsugumi Ohba et Takeshi Obata


Entre deux romans, un petit manga, ça rafraîchit le palais !


Résumé :

Depuis que le dieu Ryuk a laissé tomber son livre de la mort entre les mains du jeune étudiant Light, celui-ci s'en est servi pour faire disparaître tous les criminels qu'il ne juge pas dignes de vivre. Cependant la police, assistée par le mystérieux L, est à ses trousses, et pour éloigner les soupçons, Light va devoir se résoudre à utiliser son arme mystérieuse sur des innocents...


Mon avis :

J'avais emprunté le tome 2 de Death Note à la bibliothèque (en anglais) juste après avoir terminé le tome 1 il y a déjà plusieurs mois, mais pour une raison qui m'échappe, je n'avais jamais entamé la lecture. Ce n'est que quand je n'ai plus renouveler mon prêt et qu'il a fallu que je rende le livre que je me suis mise à lire. Heureusement un manga c'est très court, je l'ai terminé en une soirée et j'ai échappé à l'amende.

Par rapport au premier tome, on peut dire que l'histoire de Light et son carnet prend un tour de plus en plus dramatique. Dès le départ on sait qu'utiliser ce carnet qui donne droit de vie et de mort sur n'importe qui est injustifiable au point de vue moral, mais Light (qui a beau être un petit génie, a dû rater pas mal de cours de philo et d'éthique) semblait trouver des excuses relativement valables, du genre "je vais améliorer l'existence de l'humanité toute entière en supprimant ceux qui lui font du mal". Dans ce tome-ci par contre, il commence à avoir la main lourde, il condamne des innocents quand il le juge nécessaire pour maintenir son anonymat, et il le fait sans aucun remord. En plus, on découvre (enfin !) les conséquences de ces assassinat pour les proches des victimes. Sa position devient de moins en moins justifiable et personnellement, alors que dans le premier tome j'avais envie d'être plutôt de son côté, dans ce tome-ci j'aimerais honnêtement qu'il se fasse prendre avant de pouvoir faire trop de mal.

A l'inverse, l'autre protagoniste de cette histoire, le fameux L, se dévoile enfin. Il est resté très énigmatique dans le premier tome, au point que comme certains autres personnages, j'en venais à douter de son honnêteté. Mais dans ce tome-ci il agit de façon à obtenir la confiance des policiers et du lecteur. C'est aussi un personnage qui est dessiné de façon un peu étrange à mon avis.

En parlant de ça : les dessins sont les mêmes que dans le premier tome, bien entendu, toujours aussi jolis et faciles à lire (d'autant plus que maintenant je suis bien habituée au sens de lecture). Mais maintenant que l'intrigue prend une tournure résolument dramatique, j'ai commencé à avoir un problème avec le côté un peu trop "burlesque" du dessin.  Il est possible que ça tienne au style manga (je n'y connais rien), mais j'ai du mal à trouver dramatique certaines représentations de personnages, comme le dieu Ryuk et son style de star du rock, ou une jolie jeune fille aux grands yeux pleins de larmes qui ressemble plus à une gamine qui a perdu son joujou qu'à une femme qui a perdu quelqu'un de cher. Le résultat c'est qu'alors que l'histoire devrait me serrer le cœur, tout le drame est entravé par les images trop enfantines. Je n'ai pas eu cet effet avec les bandes dessinées dont le dessin peut être très émouvant, mais ce n'est vraiment pas le cas ici, ou en tous cas pas pour moi.

Un autre détail qui m'a marquée de façon assez négative : il y a un seul personnage important féminin jusqu'à présent, et elle est traitée avec un sexisme qui fait peur. Son fiancé lui dit qu'elle n'a à s'inquiéter de rien d'autre que la maison puisqu'elle va devenir femme au foyer dès qu'ils seront mariés, c'est une ancienne enquêtrice du FBI soi-disant très efficace mais qui fait une erreur de débutante... Pour un manga sorti en 2004, on se croirait dans les années 50, et encore. Est-ce que la société japonaise est encore aussi rétrograde ?

J'avais lu le premier tome de Death Note dans sa traduction française que j'avais achetée, mais j'ai été obligée de continuer en anglais vu que c'est la seule version disponible à la bibliothèque (enfin dans une langue que je comprenne). Les petites différences entre les deux éditions sont assez amusantes. Par exemple, l'édition anglaise fait tout pour s'assurer qu'on comprenne bien comment fonctionne un manga : si on commence dans le mauvais sens, la première page contient un texte expliquant comment et pourquoi il faut lire le livre en commençant par la fin ; si on commence bien par la fin, en haut des pages il y a des flèches pour indiquer qu'il faut bien lire de droite à gauche. Ce n'est pas une mauvaise chose, mais ce n'était pas le cas dans la version française. Une autre différence c'est le fait que le texte en anglais est plus court qu'en français et surtout beaucoup plus court qu'en japonais (j'imagine), ce qui fait que plusieurs bulles étaient aux 3/4 vides. Ce n'était pas très joli et je pense qu'une meilleure traduction ou une meilleure mise en page aurait pu améliorer un peu les choses.

Voilà, je suis étonnée d'avoir réussi à écrire une chronique aussi longue sur un livre aussi court !  J'ai des critiques envers ce tome mais je suis toujours aussi prise par l'intrigue qui est complexe et très réfléchie, et qui me surprend toujours autant. Je vais me procurer le tome 3 et je vais essayer de le lire un peu plus rapidement cette fois-ci !


Pour en savoir plus :
- la fiche Bibliomania du livre
- l'avis de Mariejuliet, qui apprécie aussi cette série


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