30 décembre 2015

Le petit Lord Fauntleroy, de Frances Hodgson Burnett


Juste à temps, voici ma dernière participation au challenge "Un genre par mois" : un livre jeunesse qui a bercé mon enfance.


Résumé :

Le petit Cédric est né à New York d'un père anglais et d'une mère américaine. Très jeune orphelin de père, c'est un petit garçon tout à fait adorable, intelligent, bien élevé et qui fait fondre le coeur de tous les adultes qui l'entourent. Jusqu'au jour où on apprend qu'il est l'héritier d'un conte anglais très riche et très peu aimé. Devenu soudainement le petit Lord Fauntleroy, Cédric débarque avec sa maman pour faire la connaissance d'un grand-père désagréable et tout à fait prêt à le détester...


Mon avis :

Le Petit Lord Fauntleroy est un de ces livres que j'ai reçus quand j'étais bien jeune (à l'époque, je dévorais déjà les pages), et j'ai profité du séjour de Noël chez mes parents pour le reprendre dans la bibliothèque et le parcourir à nouveau. J'aime bien relire de temps en temps ces livres qui m'avaient marquée enfant, pour essayer de déterminer avec mes yeux d'adulte quelles étaient les formules qui me plaisaient. 

Cette fois-ci, j'ai été quasiment surprise de la qualité de ce livre pour enfants. L'histoire est bien entendu assez prévisible, et le décor un peu vieilli, celui où une jeune femme avec un enfant est considérée comme "pauvre" parce qu'elle vit dans une petite maison et n'a qu'une domestique. Mais d'un autre côté, le petit Lord Fauntleroy se démarque par son autonomie et son caractère : c'est un petit garçon très gentil, très poli et obéissant, mais aussi spontané, qui se sent l'égal des adultes sans être arrogant. A la même époque, sous la plume de la Contesse de Ségur, chacune des initiatives de la pauvre Sophie tourne à la catastrophe, et les petites filles modèles sont celles qui se contentent d'obéir et abandonnent toute personnalité individuelle. Frances Burnett nous offre une vision un peu plus actuelle de l'enfance, un aspect auquel je n'avais pas fait attention plus jeune mais que j'apprécie en tant qu'adulte.

Un autre thème amusant de ce livre est celui de la lutte des classes. Le petit Cédric prouve, jusqu'à un certain point, que quelle que soit leur classe sociale, les hommes sont égaux. Il a pour meilleur ami un épicier et, même depuis l'autre côté de l'atlantique et alors qu'il est devenu l'héritier d'une des plus grande richesses anglaises, ne renie pas cette amitié. Dans sa naïveté, il transcende les divisions entre les hommes, ce qui est rafraîchissant. Bien sûr, l'épicier en question est quand même traité avec un peu de moquerie par l'auteur : il est assez ignorant et presque comique par sa naïveté pour un adulte. Mais je l'ai interprété comme un résultat de son éducation, et il m'a semblé que pour l'auteur, l'un des charmes du petit Cédric est de pouvoir voir la qualité des gens sans s'arrêter sur leur condition sociale ou leur apparence à première vue.

Tout ça est très bien mais au final, je pense que ce qui fait le charme de cette histoire, c'est la façon dont le petit Cédric séduit tout autant le lecteur que les autres personnages. Il y a quelque chose de jouissif à le voir conquérir tous les obstacles d'une vie qui aurait pu être difficile, rien que parce qu'il est simple, honnête, gentil et attachant. En tant qu'adulte il faut se forcer à oublier qu'un jour ou l'autre cette gentille naïveté devra faire face à la réalité, qu'un enfant pareil ça n'existe pas car un petit garçon aussi docile serait plus inquiétant qu'autre chose, tout ça. Mais Le Petit Lord Fauntleroy est le héros d'un conte, et ce conte est un vrai plaisir à lire. 


Pour en savoir plus :


2 commentaires:

  1. Pour ma part je l'ai trouvé un peu trop mignon (mais je ne l'ai pas lu enfant). Je lui préfère La petite princesse dont l'héroïne est plus nuancée (loin du dessin animé d'ailleurs xD).

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  2. Enfant, je lisais et relisais La petite Princesse... Curieux que je n'ai jamais lu Le petit Lord Fauntleroy. Mais il n'est jamais trop tard !

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