27 décembre 2015

Elantris, de Brandon Sanderson


En mode "je ratrappe mon retard avant la fin de l'année", voici la chronique d'un autre livre écouté en audiolivre il y a déjà quelques semaines... Encore un roman de Brandon Sanderson dont je suis en train de dévorer toute la bibliographie.


Résumé :

Dans le passé, Elantris était une ville merveilleuse, la capitale de dieux bienveillants capables de magie pour le bien de tous. N'importe quel citoyen d'Arelon pouvait se réveiller un matin avec les pouvoirs et devenir un dieu vivant. Puis il y eut le sheod : tous les dieux d'Elantris sont devenus des morts-vivants, souffrant atrocement de la moindre blessure, incapable de faire le bien. Les habitants d'Arelon les ont alors enfermés dans leur capitale devenue un antre de violence et de douleur, et quiconque se transforme en Elantrien y est à son tour mené. Dix ans plus tard, la jeune Sarene, princesse de Teod, arrive en Arelon pour y épouser le prince Raoden... juste un peu trop tard : on lui annonce qu'il vient de mourir. Condamnée par un traité politique à rester sur place, elle s'immisce dans la politique du pays et se rend vite compte qu'elle peut y jouer un rôle important. Pendant ce temps, Raoden a en fait été victime du sheod et, enfermé à Elantris, tente d'y créer un antre de paix malgré la souffrance. Tous les deux l'ignorent, mais le temps est compté : Hrathen, un haut prêtre de la très violente religion Derethi, est arrivé en Arelon avec pour mission de convertir le pays en trois mois... sans quoi tous ses habitants seront massacrés.


Mon avis :

Ca fait déjà un certain temps que j'ai écouté le livre audio d'Elantris, et faute d'avoir pu en rédiger la chronique rapidement, c'est un peu flou dans ma mémoire maintenant. Je suis aussi un peu influencée par mes lectures suivantes : j'ai depuis lors dévoré les deux premiers tomes des Archives de Roshar du même auteur, ainsi que la suite de Fils-des-Brumes, "Shadows of Self". Mais peut-être que ça me donne un recul supplémentaire pour vous parler de ce roman-ci.

Si je dois comparer Elantris à un autre des romans de Brandon Sanderson, celui qui lui est le plus proche est sans aucun doute "Warbreaker". Tout d'abord, les deux sont des "one-shot", des romans qui ne font pas partie d'une série (ou pas encore en tous cas). Ca signifie qu'en un seul volume, l'auteur a dû décrire son monde et le système de magie qui l'habite, les enjeux et les personnages, tout en évitant de nous surcharger de descriptions et en mettant rapidement en route une intrigue qui nous tienne en haleine. Brandon Sanderson est un maître dans la construction de ses intrigues et il n'a pas failli à la tâche, même si c'est son premier roman publié. Dès les premières pages, l'action s'enclenche : Raoden est victime du sheod et envoyé à Elantris, où sa lutte pour la survie commence immédiatement. L'autre angle de l'histoire est celui de Sarene, et elle aussi plonge dans le bain dès le début du livre : elle arrive à Arelon où elle ne connaît pratiquement personne et doit trouver sa place, ce qui est un défi dès les premières pages. Au fur et à mesure de l'intrigue, on nous explique toute l'histoire d'Elantris, de ses dieux bienveillants, de la malédiction qui les a détruits et de ce qu'il s'est passé depuis lors. Il y a beaucoup à assimiler en peu de temps mais c'est raconté avec finesse. A mon avis, Brandon Sanderson a amélioré ses talents de narrateur par la suite et il manque parfois un peu de surprise ou de rebondissements dans ce livre-ci, mais la richesse du monde et l'évolution permanente de l'intrigue nous tiennent en haleine sans aucun problème.

Elantris ressemble aussi à Warbreaker par le fait que leurs protagonistes principaux sont des jeunes gens à peine sortis de l'adolescence, ce qui donne à l'ensemble un ton un peu jeunesse. Je ne m'en rendais pas vraiment compte en cours de lecture mais quand je le compare aux Archives de Roshar, on est clairement dans une histoire plus légère, moins complexe au niveau géopolitique, moins étendue aussi. Il y a peu de revers de taille pour nos protagonistes, leurs plans se déroulent parfois un peu trop facilement, et même si leur rencontre se fait attendre, elle laisse peu de surprise. Ce n'est pas un défaut en soi, simplement une constatation : ce roman est destiné avant tout à un public assez jeune.

Ca n'empêche pas d'avoir une intrigue complexe, avec quelques réflexions sous-jacentes assez intéressantes et didactiques. La ville d'Elantris s'apparente ainsi à un camp-prison créé pour garder ceux qui semblent devenus des dangers pour l'humanité (ce sont des morts-vivants après tout !), mais l'histoire nous apprend à les voir comme des humains que seule leurs conditions de "vie" difficiles transforment en monstres ; il y a derrière tout ça une certaine leçon de tolérance. Notre héroïne Sarene, de son côté, est un bel exemple de féminisme : alors qu'on attend d'elle l'attitude ultra-féminine d'une princesse destinée à rester dans l'ombre de l'époux qu'on lui a choisi, elle est grande, sportive, intelligence, une diplomate et politicienne accomplie qui, bien qu'elle reste un peu timide et maladroite, est bien décidée à changer les choses autour d'elle. Encore un bel exemple pour les adolescents.

En résumé, voici un roman très sympathique et une lecture que je n'ai pas vue passer, malgré le fait qu'elle est quand même fort longue. Le monde est très élaboré et original, l'intrigue bien construite et les personnages intéressants. Ca reste une histoire davantage destinée à des adolescents, mais j'ai passé un bon moment en compagnie de Sarene et Raoden. 


Pour en savoir plus :

2 commentaires:

  1. J'avais trouve à "Elantris" beaucoup de points communs avec la trilogie "Fils des brumes", et pas toujours de bons points communs.
    Mais Sanderson parvient malgré tout à être intéressant, et ce roman (son premier, on peut lui pardonner quelques défauts) reste très agréable à lire.

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  2. C'est vrai qu'il y a beaucoup de similitudes avec Warbreaker. En revanche, je n'y ai pas du tout vu un côté ado, sans doute parce que je suis encore jeune dans ma tête :D Trêve de plaisanterie, je comprends ce que tu veux dire mais je pense que c'est ce que j'aime chez Sanderson, faire à la fois de la Fantasy complexe avec une histoire assez simple finalement.

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