29 juin 2014

Harry Potter à l'école des sorciers, de J. K. Rowling


Je vous entends d'ici : "Mais tu n'avais jamais lu Harry Potter ? Est-ce possible ?" Si si, j'ai lu Harry Potter, et plus d'une fois... Mais maintenant je le chronique enfin !


Résumé :

Harry, orphelin de bientôt 11 ans, vit chez son oncle et sa tante en compagnie de son détestable cousin. Considéré par sa famille comme une source de problèmes, son existence est plutôt triste et ordinaire, même s'il lui arrive de temps en temps des aventures inexplicables qui lui attirent régulièrement des punitions. Jusqu'au jour où une étrange lettre qui lui est adressée est confisquée par son oncle. D'autres lettres identiques arrivent, et son oncle fera tout pour qu'Harry ne puisse pas les lire. Car ces lettres mystérieuses annoncent une nouvelle vie pour Harry...


Mon avis :

Je me souviens la première fois où j'ai lu ce premier tome d'Harry Potter. Ca faisait déjà bien longtemps que la folie Harry Potter avait envahi les librairies, mais je n'avais jamais eu vraiment envie de découvrir une histoire pour enfants. Jusqu'au jour où je me suis rendue compte que mon petit frère, qui ne lisait jamais, était déjà arrivée au quatrième tome ! Je me suis demandée ce que cette série avait de si spécial pour qu'il la lise, je lui ai emprunté le quatrième tome, je me suis rendue compte qu'il était moins enfantin que je ne pensais mais que je devrais commencer par le premier pour comprendre ce qu'il s'y passait, alors j'ai emprunté le premier tome au petit frère en question et je me suis lancée.

Ce premier tome n'a jamais été mon préféré ; il est en effet très enfantin, la psychologie des personnages est plutôt simpliste, et j'aime surtout la façon dont les personnages évoluent et l'histoire s'assombrit dans les tomes suivants. Mais je sais que je l'aurais adoré quand j'étais enfant. Qu'est-ce qui fait plus rêver qu'un jeune garçon gentil et plein de vie, traité avec injustice par sa famille, qui découvre tout à coup qu'il n'est pas juste un petit garçon ordinaire et un peu pitoyable, mais un sorcier ?  Tout à coup il se retrouve dans un monde beaucoup plus excitant, pleine de choses amusantes à apprendre à l'école et d'amis à se faire, lui qui s'est toujours senti très seul. Il était désespérément ordinaire, et le voilà devenu une véritable star sans avoir rien à faire. Il se découvre un talent particulier pour le sport le plus cool du coin, et il va même avoir la chance de devenir un véritable héros !  Quand j'étais petite il me suffisait de lire une histoire d'enfants qui décident de vivre seuls loin d'adultes injustes pour sentir mon coeur vibrer, alors Harry Potter m'aurait sans aucun doute énormément plu.

En plus de ça, le génie de J. K. Rowling tout au long de la série, c'est d'avoir inventé un monde magique qui s'imbrique dans notre monde normal très terre-à-terre. A l'époque où la fantasy urbaine ne faisait que débuter, c'est un trait de génie de la part de l'auteur d'avoir inventé ce mélange de magie et de réalité. Elle permet à l'imagination de s'envoler en redonnant un autre sens à notre propre univers ; aucun enfant qui a lu Harry Potter ne regardera de la même façon les chats avec des dessins autour des yeux qui rappellent des lunettes, les pubs anglais un peu mystérieux, ou Charing Cross Station !

Mais le monde d'Harry Potter va plus loin encore quand il s'agit de s'imbriquer dans notre monde. Car les sorciers vivent parmi nous et respectent nos coutumes ; ils vont à l'école, passent des examens, font du sport, sont punis. Sauf que toutes ces choses-là sont bien entendu beaucoup plus excitantes que nos versions : ils apprennent à transformer des objets et à concocter des potions magiques, leurs uniformes sont des robes de sorciers, ils jouent à un jeu bizarre sur des balais volants et leurs punitions consistent à retrouver des licornes dans une forêt magique !  J. K. Rowling a une imagination débordante qui se manifeste jusque dans les moindres détails et rend Poudlard absolument irrésistible, avec la nourriture qui apparait dans les assiettes, les décorations de Noël qui bougent toutes seules, les fantômes résidents, les portraits dont les occupants se rendent visite les uns aux autres, et tout le reste.

Un dernier gros point positif de ce roman : même si c'est un premier tome et que l'auteur a dû passer beaucoup de temps à présenter son monde, elle l'a fait de façon très subtile en y mélangeant une bonne dose d'action. Le choix d'Hagrid pour présenter à Harry son nouveau monde permet d'offrir un point de vue un peu naïf qui laisse beaucoup de choses de côté, y-compris certains détails importants (comment prendre le train pour Poudlard, par exemple !) qui sont à l'origine de passages très amusants. Et tout au long du tome se développe l'intrigue concernant la pierre philosophale (dont le livre prend son titre en anglais) qui n'est pas trop compliquée pour ne pas trop étendre le nombre de pages, mais suffisamment développée que pour avoir l'air vraiment importante. Ceci dit, je pense que le choix du titre en français est judicieux : c'est bien la découverte de l'école des sorciers qui est au coeur de l'histoire.

Bref, ce roman est vraiment réussi et j'aimerais pouvoir redevenir enfant pour le découvrir avec tout le plaisir qui lui est dû. Ceci dit, en tant qu'adulte qui a déjà lu toute la série, je n'ai pas pu m'empêcher de découvrir quelques détails qui me paraissent incroyables. Par exemple, la cruauté des Dursley m'a beaucoup choquée ; ils ne battent pas directement Harry mais le laissent se faire battre par son cousin, ils le font loger sous l'escalier alors qu'ils ont une chambre libre, ils le traitent visiblement très différemment de son cousin, ne lui achètent jamais de vêtements, etc. Pour moi c'est de l'abus qui pourrait justifier de le placer dans une famille d'accueil, mais Dumbledore le laisse pourrir là pendant dix ans sans même lui rendre visite une seule fois ou faire quoi que ce soit pour que les Dursley le traitent un peu mieux. On apprend plus tard qu'il est protégé par magie dans cette maison, mais on apprend aussi qu'une seule lettre de Dumbledore suffit à effrayer Petunia suffisamment pour qu'elle le traite beaucoup mieux...

Et puis il y a quelques autres détails qui sonnent faux surtout parce que dans la suite, chaque détail de chaque histoire a un sens, ils s'imbriquent les uns dans les autres pour créer une intrigue globale complexe et qui ne laisse rien au hasard, un aspect que j'apprécie particulièrement dans cette série. Mais même si l'auteur a réutilisé des détails du premier tome jusque dans le dernier (par exemple l'éteignoir qui a un rôle important dans le tome 7), on sent qu'elle n'avait pas tous les détails de l'intrigue à venir en tête quand elle a écrit ce tome-ci. Le jour où les parents d'Harry sont morts, comment se fait-il que les sorciers se montrent dans la rue en portant leurs capes ? Comment se fait-il que les hiboux soient visibles la journée, eux qui passent leur temps à transporter des lettres à toute heure du jour et de la nuit sans jamais que les Moldus les repèrent ?  Comment se fait-il que Harry Potter soit confié à Hagrid et qu'Hagrid prenne toute une journée à l'emmener chez les Dusley, malgré sa moto volante ?  Comment se fait-il que Mc Gonagall passe toute la journée à attendre Dumbledore devant la porte des Dusley, alors qu'elle n'a même pas l'air d'être sûre de ce qui est arrivé aux parents d'Harry ? Pourquoi appelle-t-elle Dumbledore "Dumbledore" et non "Albus" comme elle le fait d'habitude?

Bref, rien que des détails qui ne sont pas vraiment à leur place, mais ça n'a pas beaucoup d'importance ; je les ai remarqués simplement parce que dans les autres livres, aucun détail ne semble jamais irréfléchi. C'est le problème avec un bon livre, on cherche la petite bête...

Cette chronique est déjà trop longue, même si le roman le mérite. En résumé, c'est une très très belle histoire que je n'hésiterai pas à mettre entre les mains des enfants que je croiserai à l'avenir, car elle est faite pour eux. En ce qui me concerne, je préfère l'univers plus adulte de la suite de la série, mais j'aurai l'occasion de vous en parler dans les mois qui viennent !


Pour en savoir plus :
- la fiche Bibliomania du livre
- acheter ce roman sur Amazon (en français)

3 commentaires:

  1. Ça fait longtemps que j'ai envie de relire les Harry Potter en VO (il n'y a que le 7 que j'ai lu en anglais). J'aime beaucoup ce premier tome en ce qui me concerne car il a une innocence qui se perd au fil des tomes (qui sont meilleurs, ça c'est sûr !) J'ai une tendresse particulière pour cette saga car elle a donné envie de lire à mes enfants, il y a 12- 13 ans. Je leur lisais le soir, quelques pages chaque jour pendant des semaines (tome 1 puis 2 puis 3) jusqu'au moment où ils ont trouvé au tome 4 que ça n'allait pas assez vite et se sont mis à le lire tout seuls ! :))

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  2. <3 j'avais commencé à relire les HP en 2012 je crois et j'ai arrêté. Là, j'ai très envie de reprendre à partir du tome 5 car ce sont les tomes qui j'ai le moins relus. Et le 7 , je l'ai lu qu'une fois en fait. Tsss.

    Quelle saga! Dire que j'ai commencé sur le net en partie grâce à HP. <3 C'est surement celle que je relirais le plus de fois. :) A chaque fois, c'est du plaisir. (et contrairement à toi je ne cherche pas la petite bête, mais je remarque des choses qui ont été évoquées dans le premier tome sans plus, pour revenir dessus plus tard. Cf Luna Lovegood avec son papa, par exemple).

    Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii <3 <3 <3 <3 <3

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  3. @Frankie : c'est touchant ce souvenir :) C'est vrai que le premier tome a une véritable innocence et je trouve qu'il est parfait pour les enfants !

    @Thalia : Ton enthousiasme fait plaisir à lire :)

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