03 février 2014

La cuisinière d'Himmler, de Franz-Olivier Giesbert


Eh zut : ce livre, je l'ai lu en tout début d'année et j'avais prévu d'en faire ma participation de janvier au challenge d'Iluze "Un genre par mois". Sauf que j'ai traîné à le chroniquer, et nous voici déjà en février... J'essaierai de faire mieux la prochaine fois, et en attendant, voici ma chronique ! 
 

Résumé :

Rose est une vieille dame centenaire pleine de vitalité. Un jour, elle reçoit un faire-part de décès venu d'Allemagne qui la replonge dans son passé et décide d'écrire son histoire, celle d'une Arménienne que l'Histoire n'a pas épargnée mais qui a su faire face à l'adversité grâce à sa cuisine, sa sensualité et une volonté impérieuse de ne jamais se laisser abattre.


Mon avis :

Voici un livre qu'on m'a offert et que j'ai lu sans en avoir jamais entendu parler. J'aime beaucoup ça, ces découvertes pures et dures, sans a priori ; je me contente de parcourir rapidement la quatrième de couverture, juste avant d'ouvrir la première page, et c'est tout. Parfois, celui ou celle qui m'a fait ce cadeau m'en dit quelques mots, mais le plus souvent, il/elle ne l'a pas lu lui-même, se l'est fait conseiller. Et la surprise est totale.

Nous avons donc ici un roman où une vieille dame, Rose, raconte sa vie qui tourne autour de trois axes : l'Histoire, la sensualité et la nourriture.

La partie historique, on peut s'y attendre rien qu'en voyant le titre. Mais il est malgré tout trompeur : la partie où Rose croise la vie d'Himmler est finalement assez courte par rapport à l'ensemble. Avant et après, Rose vivra un destin tout à fait extraordinaire, sur trois continents, en se retrouvant toujours au coeur des événements les plus marquants du XXème siècle et en croisant plusieurs personnages historiques. Je ne vous en dis pas plus pour ne pas vous gâcher la surprise, mais disons qu'elle est toujours au bon endroit, au bon (ou plutôt au mauvais) moment. D'ailleurs, à la fin du livre, un petit dossier de références oriente le lecteur qui voudrait en savoir plus sur les périodes de l'Histoire abordées.

Le deuxième fil rouge de l'histoire de Rose, c'est sa cuisine. D'un bout à l'autre du livre, Rose la cuisinière s'attarde sur les plats qu'elle apprend et qu'elle prépare. Elle se souvient exactement du repas lié à chaque occasion particulière de sa vie et sa façon de les décrire avec précision rythme le récit. Il y a d'ailleurs également un petit (trop petit à mon goût) recueil des recettes de cuisine les plus citées à la fin du roman.

Enfin, le troisième fil rouge de l'histoire de Rose, c'est sa sensualité. La sensualité se marque déjà par le plaisir que Rose prend à cuisiner et à manger, mais aussi par le désir sexuel qui est au coeur de sa vie, même à 104 ans, et qu'elle évoque sans aucune gène. C'est peut-être grâce à cette sensualité, cette passion de vivre, que Rose survit aux épreuves les plus atroces sans jamais perdre l'envie de profiter encore de la vie. Je vous rassure tout de suite : il n'y a pas de dossier à ce propos-là à la fin du roman.

Globalement, l'histoire de Rose fait un peu penser à celle de Forrest Gump en ce que son destin extraordinaire croise sans arrêt l'Histoire et nous permet de la vivre de façon un peu plus concrète. Mais Rose, contrairement à Forrest Gump, n'attire pas vraiment la sympathie. Elle refuse dès le départ de se plaindre, par peur d'être larmoyante, et elle tient rigoureusement sa promesse ; à la place, elle raconte les épreuves les plus horribles avec un détachement qui confine à la froideur et qui tient le lecteur à distance.

De plus, contrairement à l'histoire de Forrest Gump, celle de Rose n'a rien d'une fable ; les événements sont racontés avec précision et réalisme, même au travers des yeux de Rose. Le problème c'est qu'alors se pose un problème de crédibilité : il lui arrive trop de choses, elle rencontre trop de gens, elle passe à travers trop d'épreuves. D'après moi, il aurait fallu faire un choix : soit une histoire touchante sous la forme d'un conte moderne où la question du réalisme ne se pose pas ; soit une histoire plus terre-à-terre mais irréprochable point de vue crédibilité. Et ici on se trouve à cheval entre les deux.

J'ai l'air particulièrement critique en vous parlant de ce livre, mais en réalité, j'ai passé un bon moment de lecture. Le style est agréable, et si la vie de Rose passe par de très grandes épreuves, il y a aussi et surtout de grands moments de bonheur, c'est au final une histoire plutôt heureuse. Ce n'est pas le genre de lecture qui restera gravée dans ma mémoire, mais je ne peux pas non plus parler de déception et je pense que d'autres que moi pourront beaucoup aimer.


Pour en savoir plus :
- vidéo de présentation du livre par son auteur
- la page Bibliomania du livre
- l'avis de Livres Emois, qui a été déçue par la narratrice

5 commentaires:

  1. Pas de soucis pour le challenge, il faut juste me dire ce qu'on lit d'ici le 8 février (et la chronique est facultative :D).

    Dommage, ta lecture ne me tente pas trop...

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  2. Oh, je n'avais pas bien compris le fonctionnement alors... Donc de toutes façons c'est trop tard pour la lecture du mois de janvier et il faut que je me dépèche de trouver un livre pour le mois de février, c'est bien ça ?

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  3. Je ne sais pas si j'aimerais ... surtout si niveau crédibilité c'est pas trop ça ... :/

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  4. Moi aussi je suis en retard pour le challenge ^^
    C'est dommage que l'auteur ait choisi un entre deux inconfortable, je pense que ça me dérangera aussi. Ceci dit, le reste a l'air assez intéressant, au moins pour l'aperçu historique qui cherche la précision et le réalisme ! Merci pour la découverte ;)

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  5. Contente de lire ta chronique, j'étais curieuse d'avoir ton avis! C'est Elise (ma copine libraire) qui me l'a conseillé et l'idée de mêler cuisine et histoire me semblait originale. Dommage que le style t'ait déplu...

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