14 septembre 2012

Fahrenheit 451, de Ray Bradbury


Ce roman est un ultra-classique. Mérite-t-il sa renommée ?


Résumé :

Montag est pompier.  Il paraît que par le passé, les pompiers servaient à éteindre les feux; mais dans un monde où les bâtiments ne sont plus inflammables, son boulot à lui, comme celui de son père et de son grand-père, c'est de brûler les livres et parfois ceux qui les possèdent.  Car la lecture est interdite, maintenant les gens s'abrutissent en conduisant à toute vitesse ou en regardant la télévision qui s'adresse directement à eux. Comme les autres, Montag vit au jour le jour, sans se poser de questions. Jusqu'à ce qu'il rencontre Clarisse, une jeune fille qui lui parle de nature, de beauté et d'idées nouvelles.


Mon avis :

J'étais persuadée d'avoir lu ce livre il y a longtemps, lorqu'adolescente notre prof de français nous parlait en long et en large de science-fiction (le brave homme !).  J'avais même quelques souvenirs d'autodafés particulièrement réalistes... Eh bien non, je me suis trompée, je me suis fabriquée de faux souvenirs apparemment, car en le lisant cette fois-ci, j'ai été très surprise. Aucune réminiscence possible, c'était du nouveau pour moi.

Je ne m'attendais d'ailleurs pas du tout au style très poétique de cette histoire. Pas d'indice d'époque, peu d'action, ce roman est avant tout une ballade dans la tête d'un homme qui ouvre les yeux sur le monde dans lequel il vit. Et nous aussi, en fait. Si la gentille Clarisse sert de guide à Montag, moi c'est son épouse qui nous fait entrer dans son époque. La pauvre Mildred est abrutie par des plaisirs malsains qui ne la satisfont même pas. La détresse au fond de cette femme et sa dureté en surface m'ont beaucoup impressionnée. 

Au fur et à mesure que Montag fait son chemin vers la rébellion, l'atmosphère du roman se tend. Montag vire tout doucement vers la folie, avec pour seul soutien un vieux monsieur apeuré. L'ambiance est toujours aussi brumeuse, poétique, et d'autant plus angoissante.  La plume de l'auteur dresse un décor si fort qu'on y entre instantanément en ouvrant le livre. 

Je pense que ce qui a rendu ce livre culte, c'est à la fois le style inoubliable et la profonde critique sociale qui s'adapte à toutes les époques. La société décrite ici a dérivé parce que le peuple refuse d'être dérangé par de véritables informations et préfère s'abrutir dans les plaisirs faciles, physiques. Les livres représentent tout ce qui peut nous obliger à nous inquiéter : brûlons les livres !  Ce roman nous crie : si vous cessez de penser et de réfléchir, vous perdez le contrôle de votre destin car ce que vous ne voulez pas voir ne disparaîtra pas, il vous submergera un jour. C'est exactement ce qui arrive à la toute fin de ce roman.

Bref, ceci est de la science-fiction métaphorique. Ca fait plusieurs semaines que je l'ai lu et il me reste un souvenir si vivace que je sens encore les frissons le long de ma colonne vertébrale.  C'est un roman dont le message ne prendra jamais la moindre ride, une fiction pour nous encourager à réfléchir.  A lire absolument.

Et voilà une lecture en plus pour le challenge "Chefs-d'Oeuvres de la SFFF" - le sixième roman de science-fiction ! 


Pour en savoir plus :
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4 commentaires:

  1. Ce roman m'avait également beaucoup marquée. Il est aussi tout à fait représentatif d'une époque où on craignait l'émergence des médias et particulièrement de la télévision. On considérait que la TV endormait les consciences plutôt que les stimuler.

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  2. Ah, j'ignorais ! Ils n'avaient pas tout à fait tort, note. Mais on est loin de l'abrutissement de Mildred, heureusement...

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  3. Ca fait plusieurs mois que je l'ai lu, et il est toujours dans un coin de ma tête, à me faire réfléchir !

    C'est vraiment un superbe livre, à lire et à relire, et à faire lire !

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  4. Entièrement d'accord, il m'a fait le même effet :)

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